Exposition inscrite au titre des
commémorations nationales 2014 du Ministère de la culture
À l’occasion du cinquantenaire de la
disparition de Roger Bissière (1886-1964), le Musée de Lodève
célèbre le parcours d’un des peintres français majeur du XXème
siècle au travers de l’exposition Bissière, Figure à part du 21
juin au 2 novembre 2014.
Volontairement éloigné des circuits
officiels, à la fois admiré et rejeté par ses pairs, cet artiste a
construit une œuvre dense, empreinte d'une profonde humanité.
Unique et plurielle à la fois, elle relève d’une révolution
figurative par les supports, les formats, les couleurs et les
matières utilisés par le peintre.
A travers une sélection de
quatre-vingt cinq tableaux, sculptures et tapisseries provenant de
musées français et européens ainsi que de collections
particulières, l’exposition fait écho de cette aventure
figurative proposée par l’artiste au cours de la seconde moitié
du XXème siècle.
Le parcours, didactique, rend hommage à
ce jeu inconscient entre figuration et symbolisme propre à Bissière.
De la présence à l’absence, de la lumière à l’ombre, du sujet
à l’objet : quand la figure à part révèle la part de la figure.
En savoir plus
Entre 1920 et 1964, Bissière, fasciné
par l’humanité, compose un univers d’une grande poésie car «
pour [lui] un tableau n'est valable que s'il a une valeur humaine,
s'il suggère quelque chose et s'il reflète le monde dans lequel [il
vit], le paysage qui [l]'entoure, et le ciel sous lequel [il] évolue,
la lumière du soir ou du matin (…) ».
Le parcours de l'exposition, organisé
en sept sections thématiques et chronologiques, prend le parti de
placer l’humain en son centre en donnant à voir l’évolution de
sa présence ou de sa disparition entre 1920 et 1964.
De la tentation cubiste dans les années
1920, avec une femme-égérie à la progressive dissolution de la
silhouette, jusqu’à la disparition de l’humain en 1949, la
couleur comme les techniques et les matières structurent les
tableaux de Roger Bissière. Dans le même temps, les drames de
l’Histoire et les douleurs personnelles modifient le regard du
peintre : Première et Deuxième Guerres mondiales, opération de la
cataracte en 1950 lui évitant la cécité de justesse, mort de sa
femme en 1962…
Loin de l’abstraction, parce
qu’artiste d’une réalité palpable et sensible faite de
pictogrammes et de signes, l’obscurité des thématiques évoquées
ici se fond en des toiles lumineuses. Une rétrospective, comme un
hommage à ce destin hors-normes dans la peinture contemporaine qui
lui a valu en 1964 à la XXXIIème Biennale de Venise la mention
d’honneur en raison « de l’importance historique et artistique
de son œuvre » alors qu’il représentait la France.
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