Les
articles L2321-2 et R2321-3 du CGCT fixent les conditions générales
de provisionnement des risques réels des communes et communautés.
La
constitution de provisions est recommandée quand elle est confrontée
à des emprunts à risques mais ne peut être considérée comme une
dépense obligatoire du point de vue budgétaire. Il est donc
conseillé par mesure de prudence pour l’année 2013 de procéder à
l’évaluation du risque.
Au
titre du principe comptable de prudence et de fiabilité des comptes,
il convient donc de valoriser le risque auquel l’emprunt
n°MPH258273EUR/0273900/0
contracté
auprès de DEXIA
expose la collectivité.
Pour
ce faire, une provision hors budgétaire doit être réalisée sans
émission de titre et de mandat. Cette opération est budgétairement
neutre car elle ne sera effectuée que par le seul Trésorier de la
commune et n’a pour objectif que la matérialisation et la
sensibilisation aux risques liés à cet emprunt.
Le
calcul faisant intervenir le capital restant dû soit :
3 409 671,73 € et l’estimation du taux de change
EURO/CHF.
La
provision ainsi calculée s’élève à 3 159 718,15 €.
Le
conseil municipal délibèrera.
Mon intervention
Emprunt
structuré dit « toxique » Euro/ franc suisse
Autre provision
non budgétaire.
Cette provision
a été calculée en estimant la dérive des intérêts en fonction
du rapport euro/franc suisse estimé au 31/12/2013 et s'élève à 3
159 718,15 €.
Concernant cet
emprunt la décision de la Suisse de bloquer la baisse de ce rapport
à 1,20 cape de fait l'intérêt à 13,93% et nous fait estimer à ce
jour le risque à la somme que je viens d'annoncer.
Par ailleurs,
afin de vous éclairer sur l'article 60 du projet de loi de finances
pour 2014 qui sous le couvert de la mise en place d’un fonds de
soutien aux collectivités remet notamment en cause un des principes
essentiels de notre droit, le principe de non-rétroactivité des
lois et désavoue les juges avec pour objectif principal d'assurer la
pérennité de la SFIL, je souhaite souligner plusieurs points :
- Alors que le
rapport euro/franc suisse se situe depuis plusieurs semaines aux
alentours de 1,23, cette estimation des risques de 3 159 718,15 €
est calculée à maxima c'est à dire sur la base d'un rapport à
1,20.
- Cette somme est
à rapprocher des plus de 5 millions d'euros de pénalités de sortie
que nous réclame la SFIL pour ce seul prêt.
- L'article 60 du
projet de loi de finances pour 2014 prévoit une éventuelle aide de
l'état d'un maximum 45% de la pénalité de sortie, aide qui ne
saurait être consentie qu'après un accord avec les banques sur la
totalité des prêts structurés et qu'après que la collectivité ai
renoncé à tout recours judiciaire.
- Appliquée à
notre commune, une telle procédure verrait se cumuler les pénalités
liées à l'ensemble de nos prêts structurés, pour un total de plus
de 6,5 millions d'euros et nous obligerait à minima à un emprunt de
l'ordre de 3,5 millions d'euros soit 55% de pénalités dues sur
l'ensemble des prêts structurés ce qui n'est en aucun cas
financièrement opportun, souhaitable ni même viable.
A ce jour, nous
pouvons affirmer que si les textes sont votés en l'état et que la
voix de l'APCET n'est pas entendue nous ne renoncerons pas à nos
recours judiciaires.
Concernant le
budget 2014, j'ai pris acte que le contrôle de légalité n'a pas
déféré devant le juge administratif notre décision de limiter à
5,50% l'intérêt servi concernant ce prêt.
Comme nous nous
y étions engagés, je veillerai à l'existence ou la constitution
d'une provision pour risque financier égale à l'intérêt
contractuel diminué de l'intérêt servi.
Cette
provision, se cumulant annuellement tout le long de la procédure
judiciaire mettra notre commune à l'abri des conséquences d'une
décision qui ne nous serait, in fine, pas favorable.
Je me tiens à
votre disposition pour répondre à toute question relative sur ce
sujet.
Je terminerai
en vous informant que le 12 novembre je me rendrai à Paris pour une
réunion des membres du Bureau de l'association Acteurs Publics
Contre les Emprunts Toxiques, je ne manquerai pas de vous tenir
informés du contenu et des décisions prises lors de cette réunion.
Unanimité
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