En juin dernier, Michel Klopfer estimait le risque lié aux emprunts toxiques entre 15 et 20 milliards d’euros, l'état chiffre le risque le plus criant à 7 milliards d'euros et nous assure pouvoir le gérer par l'application pleine et entière de l'article 60 du projet de loi de finances pour 2014.
Par
cet article l'état valide rétrospectivement les contrats de prêts
sur lesquels le taux effectif global n'aurait pas été mentionné et
offre une aide à la sortie des emprunts communément appelés
« toxique ».
Cette
aide pouvant atteindre 45% de la pénalité de sortie est proposée
aux collectivités sous conditions :
Avoir
conclu un accord avec les banques sur la totalité de leurs crédits
« toxiques ».
Renoncer
à tout recours judiciaire.En faire la demande avant le 15 mars 2015.
A
première vue ce dispositif semble généreux et apte à satisfaire
les collectivités concernées sauf que :
L'état
compte abonder ce fonds de soutient de 100 millions par an (dont 50
résulteraient de l'augmentation de 0,5 à 0,529% de la taxe de
risque systémique sur les banques privées) au 15 mars 2015
celui ci s'élèverait donc au mieux à 200 millions d'euros et
serait sensé financer, à cette date, 45% de 7 milliards d'euros !
De
plus si j'examine cette procédure non plus globalement mais à
l'échelle de notre commune, Villeneuve les Maguelone, une telle
procédure verrait se cumuler les pénalités liées à l'ensemble de
nos prêts structurés, pour un total de plus de 6,5 millions d'euros
et nous obligerait à minima à un emprunt de l'ordre de 3,5
millions d'euros soit 55% de pénalités dues sur l'ensemble des
prêts structurés.
Considérant
que, sur l'emprunt dont la toxicité est à ce jour révélée, la
décision de la Suisse de bloquer à la baisse le rapport €uro/chf
à 1,20 cape de fait l'intérêt contractuel à 13,93%, le risque
peut être estimé à la somme de 3,160 millions d'euros sur la
totalité de la durée de l'emprunt, vous serez éclairés sur notre
peu d'intérêt à recourir au dispositif proposé.
Seule
la solution avancée par l'APCET me semble viable. Elle répartit les
efforts financiers : les collectivités acceptant de payer un
taux (5%) supérieur au taux actuel du marché sur l'ensemble de
leurs produits structurés, l'état et les banques, annuellement,
finançant la différence avec les taux contractuels.
Nous
avons vu que les pénalités de sortie sont souvent, pour ne pas dire
toujours, supérieures au risque encouru. Sortir des emprunts les
plus toxiques c'est valider les pertes au moment le moins favorable !
Pourquoi
envisager seulement la sortie immédiate de ces emprunts ?
L'expérience
a montré qu'une tendance pouvait s'inverser (dévaluation du yen
face au dollar U.S.) et offrir, dans le temps, des opportunités de
sorties moins douloureuses.
Pourquoi
ne pas gérer ces emprunts ?
Cette
solution a le mérite, en étalant les dépenses dans le temps, de
permettre aux collectivités ainsi qu'à l'état de positionner
annuellement des recettes face aux dépenses et de ne pas contribuer
à l'augmentation de la dette publique.
A
ce jour, il nous apparaît que si l'état a enfin pris en compte la
problématique des emprunts toxiques, la solution proposée n'est ni
satisfaisante ni financièrement acceptable.
Nous
serons contraints, si l'article 60 n'est pas amendé et que la voix
de l'APCET n'est pas entendue, à ne pas renoncer aux recours
judiciaires que nous avons initiés.
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