La banque franco-belge vend sa filiale turque Denizbank à Sberbank. Mais le règlement global du dossier bute sur les tensions entre Paris et Bruxelles.
C'était le plus gros morceau. Dexia a signé, vendredi, un accord définitif avec le leader bancaire russe Sberbank, afin de lui céder Denizbank, la 8e banque turque. Le prix de 2,8 milliards d'euros pour 99,85 % du capital apparaît inespéré, alors que Dexia avait longtemps négocié cette vente avec Qatar National Bank, beaucoup moins généreuse. Dexia avait acquis Denizbank en 2006 pour 3,25 milliards d'euros.
En dépit de la moins-value réalisée, l'opération apporte une bonne bouffée d'oxygène au groupe franco-belge, soit 4 à 5 points supplémentaires sur son ratio de solvabilité. Après Dexia Bank Belgium (devenu Belfius), le luxembourgeois BIL et la conservation de titres RBC Dexia, il ne restera plus que Dexia Asset Management à céder. Dexia négocie actuellement avec six candidats et espère avoir fait son choix d'ici à deux semaines. «À la fin juin, nous aurons finalisé toutes les cessions de filiales», se félicite Pierre Mariani, l'administrateur délégué de Dexia: «Restera à finaliser l'avenir de Dexia Municipal Agency (DexMa).»
C'est là que le bât blesse. Car la Commission européenne demande à Paris de revoir sa copie sur le plan négocié d'arrache-pied depuis dix mois pour assurer l'avenir des entités françaises de Dexia. Le 31 mai, le commissaire à la Concurrence Joaquin Almunia a adressé à la France et à la Belgique une lettre comminatoire, annonçant qu'il étendait d'un mois l'examen du dossier Dexia. De son côté, le gouvernement belge ne décolère pas de voir que la France, contrairement à ses engagements d'octobre, n'a toujours pas réglé l'avenir de DexMa, le véhicule de refinancement qui porte 75 milliards d'euros de prêts: «Il a fallu rajouter 10 milliards d'euros de garanties, fournies à hauteur de 60,5 % par la Belgique, pour assurer la liquidité d'entités hors de Belgique», s'agace une source outre-Quiévrain.
De façon plus globale, l'Autorité européenne de la concurrence juge que Dexia n'a pas respecté son plan de restructuration, présenté en 2010. Au point que le commissaire pointe «l'incapacité avérée» du management de Dexia. Cette attaque directe va dans le même sens que la pression que met le gouvernement belge pour remplacer au plus vite Pierre Mariani par Karel De Boeck, ex-dirigeant de Fortis.
En parallèle, la Belgique souhaite revoir à la baisse sa part des garanties accordées à Dexia. Autre sujet de tension, le montant des commissions rémunérant ces garanties. La Belgique a imposé des montants élevés quand le management de Dexia plaide pour un niveau beaucoup plus faible: «Dexia ne peut pas vivre avec un tel coût de garanties. Cela risque de rendre nécessaire une augmentation de capital», assure Pierre Mariani.
Autant dire que les nouvelles équipes de Bercy ont du pain sur la planche. Lundi, le ministre de l'Économie Pierre Moscovici s'est rendu à Bruxelles afin de rencontrer Joaquin Almunia ainsi que son homologue belge Steven Vanackere. La France aurait promis de présenter rapidement des amendements à son projet. Il y a urgence car Dexia peine toujours à faire ses fins de mois en termes de liquidités. Et le secteur local en France s'asphyxie par manque de crédits: l'impasse se monterait à 13 milliards d'euros en 2012, selon les chiffres de Dexia.
http://www.lefigaro.fr/societes/2012/06/08/20005-20120608ARTFIG00769-dexia-proche-de-boucler-son-programme-de-cessions.php
En dépit de la moins-value réalisée, l'opération apporte une bonne bouffée d'oxygène au groupe franco-belge, soit 4 à 5 points supplémentaires sur son ratio de solvabilité. Après Dexia Bank Belgium (devenu Belfius), le luxembourgeois BIL et la conservation de titres RBC Dexia, il ne restera plus que Dexia Asset Management à céder. Dexia négocie actuellement avec six candidats et espère avoir fait son choix d'ici à deux semaines. «À la fin juin, nous aurons finalisé toutes les cessions de filiales», se félicite Pierre Mariani, l'administrateur délégué de Dexia: «Restera à finaliser l'avenir de Dexia Municipal Agency (DexMa).»
C'est là que le bât blesse. Car la Commission européenne demande à Paris de revoir sa copie sur le plan négocié d'arrache-pied depuis dix mois pour assurer l'avenir des entités françaises de Dexia. Le 31 mai, le commissaire à la Concurrence Joaquin Almunia a adressé à la France et à la Belgique une lettre comminatoire, annonçant qu'il étendait d'un mois l'examen du dossier Dexia. De son côté, le gouvernement belge ne décolère pas de voir que la France, contrairement à ses engagements d'octobre, n'a toujours pas réglé l'avenir de DexMa, le véhicule de refinancement qui porte 75 milliards d'euros de prêts: «Il a fallu rajouter 10 milliards d'euros de garanties, fournies à hauteur de 60,5 % par la Belgique, pour assurer la liquidité d'entités hors de Belgique», s'agace une source outre-Quiévrain.
Le torchon brûle
Il est vrai que le dossier n'avance guère. La Commission ne veut pas entendre parler du schéma élaboré à Paris autour d'un Dexia encore actif, l'État, la Caisse des dépôts et La Banque postale. Ce montage, qui passe par l'éclatement de Dexia Crédit Local de France en trois parties, avait été critiqué par les protagonistes car d'une difficulté inouïe à mettre en œuvre. La Commission, elle, dénonce la contre-garantie accordée par l'État sur les prêts dits «toxiques» ou encore le fait que Dexia reste actionnaire de DexMa, aux côtés de la CDC et de l'État.De façon plus globale, l'Autorité européenne de la concurrence juge que Dexia n'a pas respecté son plan de restructuration, présenté en 2010. Au point que le commissaire pointe «l'incapacité avérée» du management de Dexia. Cette attaque directe va dans le même sens que la pression que met le gouvernement belge pour remplacer au plus vite Pierre Mariani par Karel De Boeck, ex-dirigeant de Fortis.
En parallèle, la Belgique souhaite revoir à la baisse sa part des garanties accordées à Dexia. Autre sujet de tension, le montant des commissions rémunérant ces garanties. La Belgique a imposé des montants élevés quand le management de Dexia plaide pour un niveau beaucoup plus faible: «Dexia ne peut pas vivre avec un tel coût de garanties. Cela risque de rendre nécessaire une augmentation de capital», assure Pierre Mariani.
Autant dire que les nouvelles équipes de Bercy ont du pain sur la planche. Lundi, le ministre de l'Économie Pierre Moscovici s'est rendu à Bruxelles afin de rencontrer Joaquin Almunia ainsi que son homologue belge Steven Vanackere. La France aurait promis de présenter rapidement des amendements à son projet. Il y a urgence car Dexia peine toujours à faire ses fins de mois en termes de liquidités. Et le secteur local en France s'asphyxie par manque de crédits: l'impasse se monterait à 13 milliards d'euros en 2012, selon les chiffres de Dexia.
http://www.lefigaro.fr/societes/2012/06/08/20005-20120608ARTFIG00769-dexia-proche-de-boucler-son-programme-de-cessions.php
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