samedi 9 juin 2012

Ville de Rouen

PARIS NORMANDIE.FR

FINANCES.
La Ville est sur le point de mettre fin aux crédits instables. Le conseil municipal fait le point ce soir.


Après des mois de négociation, la municipalité est sur le point de se débarrasser de ses deux derniers emprunts structurés, dits toxiques. Il s'agit de produits bancaires très instables (capital de départ 10,9M €), contractés en2006 et2007 auprès de la Royal Bank of Scotland (RBS). Alors que le conseil municipal se réunit ce soir pour autoriser le maire de Rouen à finaliser la négociation dès lundi, Emmanuèle Jeandet-Mengual, adjointe chargée des finances, mesure l'impact de cet accord.


Que signifie «renégocier» un emprunt toxique?
Emmanuèle Jeandet-Mengual: «Les emprunts structurés sont des produits imprévisibles. Ils sont sanctuarisés quelques années, puis, une fois que l'on rentre sur le marché, on ne maîtrise plus rien. Pour les deux emprunts contractés avec la RBS, la période sanctuarisée s'est achevée fin 2011 ce qui fait que, pour 2012, on se retrouve avec des taux d'intérêt de 26% pour l'un, autour de 10% pour l'autre. C'est inconcevable! Pour sortir de ça, il faut racheter l'emprunt, sauf que la banque demande des millions car elle sait qu'elle ne pourra plus revendre un produit dont personne ne veut. Il faut donc négocier avec la banque pour partager la difficulté.»


Quels sont les termes de l'accord avec la RBS?
«Je ne peux pas les révéler. Ils sont confidentiels.»


Dans ce cas, quelles conditions sont pour vous acceptables?
«Payer le moins cher possible! Et rembourser à des taux normaux, entre 5,15 et 5,40%.»


Quels ont été vos arguments pour faire pression sur la RBS?
«Les banques peuvent très bien refuser la négociation, mais elles savent qu'elles risquent alors d'aller au contentieux. Certaines collectivités ont fait ce choix-là. Toutes ces histoires d'emprunts toxiques ont donné une mauvaise image des banques. Négocier est une façon pour elles de redorer leur blason.»


Le changement de gouvernement et le fait d'avoir une ministre comme maire ont-ils pesé dans la balance?
«Peut-être que cela a joué, je ne sais pas… Par contre, un gouvernement de gauche, pour l'avenir, et pour toutes les petites communes qui sont encore plombées par les emprunts toxiques, cela va aider.»


Pour Rouen, est-ce que le surcoût lié au «rachat» de l'emprunt va entraîner le retard de certains projets et chantiers, comme le Hangar9?
«Il nous est impossible pour l'instant de chiffrer le surcoût. Si le conseil donne son autorisation, la finalisation de l'accord pourrait intervenir lundi, si le marché est favorable uniquement. Cela alourdira forcément le budget 2012, même 2013. Peut-être que certains projets prendront un peu de retard, mais ils seront tous lancés pendant le mandat. De toute manière, il vaut mieux amortir un surcoût pendant trois ou quatre ans que de payer plus d'un million de taux d'intérêt jusqu'en 2021!»


Si les négociations avec la RBS arrivent à terme, Rouen en aura fini avec les emprunts toxiques?
«Oui! Nous avons pacifié ceux avec Dexia au fur et à mesure. Ceux de la RBS sont les derniers.»

Suite de l'article :
http://www.paris-normandie.fr/article/rouen/exit-les-emprunts-toxiques

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