vendredi 6 septembre 2013

Société de financement local (Sfil) “Nos prêts seront simples !”

http://www.acteurspublics.com/2013/09/04/nos-prets-seront-simples




 

Crédits toxiques - Emprunts toxiques

Société de financement local (Sfil) “Nos prêts seront simples !”

De l'usage de cet article sur ce blog :
En "Bleu" ou "Rouge" (pour points soulignés par moi même) l'interview de Philippe Mills, directeur de la banque publique chargée du financement des collectivités locales, parue sur "acteurspublics.com".
En "Noir" plus ou moins "gras" mes propres réactions.

“Nos prêts seront simples !”

Le directeur de la Société de financement local (Sfil) proscrit les produits complexes de son offre de prêts aux élus locaux.
Il annonce que son établissement a provisionné 17 millions d’euros pour d’éventuels abandons de créances dans les dossiers les plus sensibles de prêts toxiques.

Pourquoi avoir créé un dispositif public pour reprendre l’activité de Dexia ?
En 2011, lors de la faillite de Dexia, qui détenait 40 % de part de marché sur le financement local, on a constaté une crise d’accès au crédit d’une partie des collectivités et des hôpitaux.
Les autres banques sur le secteur ont augmenté leur production, mais cela n’a pas suffi à combler le déficit d’offre.
L’État a dû faire appel à la Caisse des dépôts et consignations, qui a proposé des prêts d’urgence pour 5 milliards d’euros en 2011 et à nouveau en 2012.
Créer la Sfil, c’est stabiliser l’offre via un ensemble public organisé à moindre coût (?) et répondre ainsi durablement à cette raréfaction du financement des collectivités.

Que proposez-vous aux collectivités pour sortir des emprunts toxiques ?
Nous avons une stratégie à long terme qui devrait permettre, en quatre ou cinq ans minimum, (vous lisez bien "quatre ou cinq ans minimum) avec l’aide du fonds annoncé par le gouvernement, de se débarrasser du sujet (?).
Pour financer le coût de sortie, nous mettons en place chaque année une enveloppe d’1 milliard d’euros, disponible à prix coûtant (aujourd’hui 3,1 % pour un prêt sur quinze ans).

Attention : Ce qui précède immédiatement et ce qui suit est très important on y explique ce qu'est cette "enveloppe annuelle d'1 milliard d'euros" et à quoi elle est destinée.
Tout d'abord "lisons en creux" :
Elle n'est pas destinée à minimiser les indemnités de sortie des emprunts (pour mémoire dans le cas de notre emprunt euro/franc suisse celle-ci est supérieure au capital restant dû).
Elle est destinée à permettre aux collectivités d'emprunter pour payer cette indemnité donc à rémunérer encore une fois ce secteur bancaire qui a créé, diffusé et commercialisé ce type de prêts.
L'effort de la banque se limitant à prêter à 3,1% en lieu et place des taux du marché : de 3,9% (voir plus bas) à 4,5% !

Comment les collectivités pourront-elles utiliser cet argent ?Elles pourront s’en servir directement pour refinancer l’indemnité de sortie, ou pour financer un prêt nouveau, fait aux meilleures conditions de prêts de La Banque postale (aujourd’hui 3,9 %).
Sur ce taux, nous réutilisons la marge pour contribuer au financement de la sortie du prêt structuré.
L’ensemble des conditions financières se fait donc à prix coûtant.
(prix coûtant => participation financière du secteur bancaire = 0)
Enfin, sur les prêts les plus sensibles et pour certains clients, nous acceptons de faire des abandons de créances. Nous avons provisionné à ce titre une perte de 17 millions d’euros en 2013.

J'en prends bonne note et je demande, pour Villeneuve, à en bénéficier.

Les emprunts toxiques sont-ils dangereux pour la Sfil ?
Ces prêts représentent 18 % de nos encours et 5 % de nos clients.
Chez nous, en 2008, ils représentaient 50% de l'encours d'une dette de près de 3 fois la moyenne de la strate ! Une dette "dans les pas de Gérard Bouisson".
L’immense majorité des collectivités et hôpitaux ne détient pas ce type de crédits.
(en effet un exemple ; seules 80 communes sur 36 683 sont affectées -j'allais dire infectées- et nous avons le privilège d'en être.)
Mais lorsqu’ils en ont, c’est une part significative de leur dette,
(Voir plus haut) d’où notre stratégie de désensibilisation proactive.
Cela ne doit pas pour autant faire oublier les autres missions très importantes de la Sfil, qui sont d’abord de fournir les services supports nécessaires aux propositions de prêts de La Banque postale au secteur public local pour répondre aux besoins d’accès au crédit des collectivités, à hauteur de 5 milliards d’euros par an.

Et quelle sera la nature de ces prêts ?
Ces nouveaux prêts seront “simples” : du taux fixe ou du taux variable Euribor.
Pourquoi avoir compris la leçon si tard, dès 2005 des voix s'élevaient pour dénoncer la dangerosité de ce type de prêts dits structurés !
La Banque postale a d’ailleurs déjà contracté 1 milliard d’euros de prêts et embauché 70 commerciaux spécialisés dans 6 directions territoriales afin d’assurer ce financement local.

Propos recueillis par Laurent Fargues et Raphaël Moreaux

Commentaires intempestifs Pierre Sémat

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