vendredi 12 juin 2015

Aubervilliers tourne la page des emprunts toxiques

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Aubervilliers tourne la page des emprunts toxiques

Il fallait bien un conseil municipal extraordinaire pour solder le mauvais feuilleton des emprunts toxiques. La ville d’Aubervilliers, ce mercredi soir, devait annoncer qu’elle en a terminé avec ce passif qui l’empoisonnait depuis près de 10 ans. Aubervilliers n’était pas la seule commune à s’être fait abuser par des financiers peu scrupuleux.

En France, quelque 1 500 collectivités locales qui avaient emprunté aux banques et notamment à Dexia, s’étaient retrouvées à la merci de taux d’intérêts variables qui pouvaient atteindre des pics hallucinants. Le département de la Seine-Saint-Denis, particulièrement touché, avait été le premier à déclencher des poursuites judiciaires contre les établissements bancaires qui leur avaient vendu ces produits financiers très complexes.
A Aubervilliers, qui est loin d’être la commune la plus touchée, quatre emprunts avaient été signés, deux sous le mandat de Pascal Beaudet, (NDLR, maire PCF réélu en 2014), en 2006 et 2007 et deux sous celui de son successeur Jacques Salvator en 2008.
Le conseil extraordinaire de mercredi soir doit se pencher sur le prêt de 2006, le plus douloureux pour les finances la ville. « En 2014, il générait 971 000 €de frais financiers », indique un élu. Cet emprunt avait un taux d’intérêt indexé sur le franc suisse, considéré comme une valeur refuge à l’époque. Au départ, les taux semblaient alléchants, car ils étaient bien inférieurs à ceux pratiqués sur le marché. Mais avec la crise financière de 2008, ils se sont emballés, atteignant des sommets vertigineux et gonflant ainsi la dette des villes.
Aubervilliers s’est retrouvée prise dans cette spirale. A tel point que cela a représenté jusqu’à « 16 % de la charge totale de la dette ». En 2014 le capital à rembourser équivalait à un total de 2 212 € par habitant, un montant largement supérieur à la moyenne nationale.
En parallèle à la renégociation de ces emprunts, entamé sous le précédant mandat, la ville avait engagé en 2012, un contentieux auprès du tribunal de grande instance de Nanterre.
Depuis ce scandale financier, l’Etat est intervenu pour voler au secours des collectivités flouées en créant un fonds de soutien aux emprunts à risque. Moyennant la prise en charge d’une partie de l’indemnité de remboursement anticipé, les villes victimes s’engagent à abandonner les poursuites judiciaires.
Aubervilliers repart donc sur de nouvelles bases avec un autre établissement financier, qui sera dévoilé ce soir, « Nous sortons d’une menace lourde et réelle, nous avons renégocié un nouvel emprunt à taux fixe. A la fin du mois nous ne devrions plus avoir d’emprunts toxiques. Mais la ville reste cependant toujours endettée », précise le cabinet du maire.

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