lundi 22 juin 2015

Prêts toxiques : 80 % des collectivités appellent à l’aide

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Prêts toxiques : 80 % des collectivités appellent à l’aide

676 collectivités ont saisi le fonds d’aide pour financer la « désensibilisation » de leurs prêts.
SFIL aura du mal à traiter toutes les demandes dans les temps.

Les collectivités ont joué la prudence sur la « désensibilisation » des emprunts toxiques. A l’issue d’une réunion jeudi soir du Conseil national d’orientation et de suivi du fonds de soutien, Bercy a annoncé que 676 collectivités ont sollicité l’aide mise à leur disposition pour faciliter leur sortie de ces prêts. Soit 80 % des collectivités concernées. Au total, elles détiennent 6,7 milliards d’euros d’encours, soit 84 % du stock infecté. « Le nombre important de dossiers d’aide reçus prouve que les collectivités ont choisi de faire confiance au gouvernement », s’est félicité le secrétaire d’Etat chargé du Budget, Christian Eckert. Pour mémoire, 10 % de la dette locale est touchée par ces crédits toxiques et moins de 3 % de ce stock serait constitué de crédits très infectés.

L’épineux dossier des emprunts toxiques est pourtant loin d’être clos. Certaines collectivités espèrent encore obtenir gain de cause devant la justice. Et si d’autres se sont résolues à demander l’aide du fonds de soutien, beaucoup attentent que leur dossier soit étudié par le conseil national pour renégocier leurs prêts. Elles devraient être fixées sur le sujet dans les six mois.

Pour SFIL (Société de financement local), cet attentisme est plutôt mal venu car, une fois que les collectivités auront reçu une proposition d’aide de l’Etat, elles auront trois mois pour neutraliser les risques de leurs prêts. Un délai qui pourrait mettre sous tension les services de la structure qui a récupéré la majorité des prêts toxiques de Dexia.

Depuis sa création, en 2013, SFIL a traité environ 2 milliards deuros d’encours toxiques. Si toutes les collectivités qui ont sollicité l’aide de l’Etat s’engageaient dans une renégociation, il lui faudrait traiter plusieurs milliards d’euros de prêts en quelques mois. Pas sûr que la structure soit équipée pour tenir le rythme. 
Matthieu Quiret, Les Echos
Sharon Wajsbrot, Les Echos


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