vendredi 23 octobre 2015

Dexia : la SFIL doit encore transformer l’essai

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Un rapport du Sénat pointe les fragilités structurelles du modèle de la banque née sur les décombres de Dexia - 

Un rapport du Sénat pointe les fragilités structurelles du modèle de la banque née sur les décombres de Dexia. SFIL devrait être structurellement bénéficiaire en 2016.
Près de trois ans après son lancement, la société de financement local (SFIL), héritière d’une partie du passif de la banque franco-belge Dexia , doit encore faire la preuve de la pérennité de son modèle économique. C’est l’une des principales conclusions du rapport de la commission des Finances du Sénat, réalisé sous la houlette du sénateur PS de la Loire Maurice Vincent et publié ce mercredi.
Certes, la banque s’est fait une place de choix sur le marché du financement local avec son partenaire, La Banque Postale, qui distribue ses prêts : à ce jour, elle se positionne comme le deuxième financeur du secteur public local avec 6,6 milliards d’euros d’encours de prêts aux collectivités territoriales et 900 millions aux hôpitaux publics. Mais elle doit aussi faire face à de nombreux vents contraires.
La concurrence des banques commerciales
Sur le front de son activité de refinancement des prêts de La Banque Postale d’abord, la SFIL doit affronter une concurrence aiguë. Le retour des banques commerciales sur le marché du financement local et les enveloppes de prêts allouées par la Caisse des Dépôts et de la Banque européenne d’investissement aux collectivités accroît la pression sur ses marges.
« Dans ce contexte, la Banque postale a abaissé son seuil d’octroi de crédit de 100.000 à 50.000 euros afin d’élargir son périmètre de clients et elle a travaillé avec la SFIL en vue de proposer une gamme de produits plus complète », rappelle le sénateur dans son rapport. Mais la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales pourrait lui compliquer encore la tâche en incitant les collectivités à reporter leurs investissements : « il existe une incertitude forte sur le contexte de marché à court terme », confirme le rapport.

Dans ce contexte, les niveaux de production de la SFIL restent inférieurs au plan d’affaires envisagé à sa création et la banque ne parvient pas encore à mettre ses comptes à l’équilibre. Plombée par le dossier des emprunts toxiques et par sa contribution versée au fonds de résolution unique européen, elle a ainsi généré plus de 100 millions d’euros de pertes depuis sa création. A horizon 2016, elle prévoit toutefois de « devenir structurellement bénéficiaire », indique le rapport.
Nouvelle mission, nouveau métier
Pour y parvenir, la SFIL mise sur la nouvelle mission qui lui a été confiée par l’exécutif en début d’année : le refinancement de crédits à l’export. En mobilisant la Caffil, son véhicule d’émission sur les marchés, pour refinancer ces crédits, la SFIL espère dégager de 10 à 20 millions d’euros de résultat net supplémentaire à l’horizon 2017.
Son succès dans ce domaine sera donc clef. Mais cet exercice est radicalement nouveau pour la banque. Chaque opération de refinancement « fait l’objet d’une structuration spécifique : c’est vraiment un nouveau métier ! Le plan d’affaires n’est ni standard, ni régulier », soulignait notamment son actionnaire la Caisse des Dépôts, auditionnée par Maurice Vincent dans le cadre de ce rapport. Et, a priori, la structure capitalisatique de la SFIL ne lui facilitera pas la tâche. Détenue à 75 % par l’Etat, à 20 % par la Caisse des Dépôts et à 5 % par La Banque Postale, la banque des collectivités doit en effet combiner avec des intérêts divergents. En témoigne la réaction de La Banque Postale, interrogée par le rapporteur au sujet de la nouvelle mission de la SFIL à l’export : « Le fait que notre outil de refinancement devienne un outil de place soumis aux aléas de l’activité export est quelque chose que nous allons garder sous surveillance », a notamment pointé la banque.

Sharon Wajsbrot



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