vendredi 16 janvier 2015

Emprunts toxiques : les élus locaux «  très inquiets » du bond du Franc suisse

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Emprunts toxiques : les élus locaux «  très inquiets » du bond du Franc suisse

Plus de la moitié des collectivités ayant souscrit des emprunts toxiques ont des produits indexés sur la parité avec le franc suisse


Pour les collectivités locales, c’est une nouvelle douche froide. L’envolée du cours du franc suisse met un peu plus en péril les finances du millier de communes, départements et régions ayant souscrit des emprunts toxiques. « Plus de la moitié d’entres elles ont des emprunts indexés sur la parité avec le franc suisse. C’est une très mauvaise nouvelle et beaucoup d’élus sont très inquiets» regrette Christophe Greffet, le président de l’association acteurs locaux contre les emprunts toxiques (APCET).

Lui-même est concerné : son département, l’Ain, a contracté un prêt de 9,8 millions d’euros dont les taux passeraient de 8,5 % à plus de 30 % du seul fait de l’envolée du cours du franc suisse  ! Soit un surcoût de 2,5 millions d’euros . « Cela va coûter beaucoup plus cher aux élus » confirme Michel Klopfer, à la tête d’un important cabinet de conseil aux collectivités locales qui évoque des taux « glissant de 20 à 25 % ». Voire davantage.
 

Contentieux avec leur banque

Ce n’est pas le premier coup de semonce pour les collectivités, qui avaient déjà eu des sueurs froides en 2011 lors de l’envol du franc suisse. Depuis les choses ont évolué, mais les renégociations avec les banques -et notamment la Sfil- sont loin d’être achevées. Les collectivités devront pourtant s’y astreindre si elles veulent bénéficier du nouveau fonds de soutien d’1,5 milliard, créé par l’Etat pour les aider à se « desintoxiquer ».
Elles ont jusqu’au 15 mars pour être candidates. Certaines hésitaient déjà, car cela implique de renoncer au contentieux avec leur banque. Mais là aussi, l’envolée du franc suisse change la donne : le montant de ce fonds, déjà jugé trop faible par les élus locaux, risque d’apparaître encore plus insuffisant au regard des sommes à rembourser. «  Celles qui n’ont pas rejoint le fonds, vont encore plus d’hésiter » assure un expert des finances locales. Autre possibilité envisagée par certains, modifier la répartition interne du fonds afin de privilégier les victimes du franc suisse, au détriment des autres devises. Mais il n’est pas certain, là non plus, que la solution fasse des heureux. 
Laurence Albert

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